La popularité du foot a grimpé en flèche aux États-Unis au cours des 30 dernières années.
C’est désormais le 4e sport le plus populaire du pays, après le football américain, le basket et le baseball. Dans un sondage Gallup réalisé en 2019*, 31 % des Américains se déclaraient fans du ballon rond, soit un record historique. Et le nombre de personnes considérant le foot comme leur sport favori a été multiplié par 7 entre 1990 et 2017.
Mais pourquoi les Américains sont-ils maintenant plus nombreux à jouer au foot et à regarder les matchs ?

La Coupe du Monde : l’étincelle
Pour Caroline Foscato, la présidente et co-fondatrice de Soccer Unity Project*,une association de football pour les jeunes à Boston, les coupes du monde masculines et féminines de la FIFA, accueillies respectivement en 1994 puis en 1999 aux États-Unis, ont servi de « gigantesques rampes de lancement » pour la popularité du foot dans le pays.
Lucas Richardson, lui, s’est pris de passion pour ce sport lorsqu’il avait 10 ans, en regardant la Coupe du monde de 1994 à la télévision. « Je me souviens avoir vu ces matchs et c’est à ce moment-là, je crois, que j’ai commencé à devenir accro », explique-t-il. Lucas Richardson fait aujourd’hui partie du groupe Soccer Without Borders*, qui fait la promotion par le foot de l’équité dans le monde.

Le succès de l’équipe féminine
Du côté des hommes, les joueurs américains ont encore du mal à s’imposer face aux équipes championnes européennes et sud-américaines. C’est l’énorme succès connu par l’équipe féminine qui a contribué à la montée en flèche du sport aux États-Unis. En effet, les femmes ont déjà remporté 4 coupes du monde et 4 médailles d’or olympiques, à commencer par la toute première Coupe du monde féminine de la FIFA en 1991. En 1999, 40 millions de téléspectateurs américains ont suivi la finale États-Unis-Chine, remportée par les joueuses de l’USWNT.
« Le fait est qu’à l’échelle nationale et internationale, ce sont les femmes qui ont vraiment propulsé le sport ici », souligne Caroline Foscato.

La hausse de la participation à l’école
En 2021 et en 2022, plus de 800 000 lycéens ont intégré une équipe de foot à l’école, plaçant la discipline au 4e rang des sports pratiqués au lycée après l’athlétisme, le basketball et le football américain, selon la National Federation of State High School Associations (NFHS). En 1969 et en 1970, le foot se classait seulement au 11e rang des sports préférés des lycéens américains.

Tim Bazzle, papa d’un garçon de 8 ans dans la région de Boston, explique à ShareAmerica qu’il inscrit son fils au foot parce qu’il apprécie les valeurs inculquée par ce sport ainsi que la relative sécurité qu’il offre par rapport au football américain.
« Il y a beaucoup de fair-play, de travail d’équipe, de soutien mutuel entre les joueurs, des valeurs qu’on peut aussi trouver dans le football américain », affirme-t-il.
D’après la NFHS, le nombre de lycéennes qui se sont mises au foot est passé de 23 475 à 374 773 entre l’année scolaire 1978-1979 et celle de 2021-2022. Cette forte hausse s’explique par l’adoption, en 1972, de la loi Title IX qui interdit la discrimination basée sur le sexe en matière de financements éducatifs. La loi oblige ainsi les écoles et les universités publiques à maintenir la parité dans leurs programmes sportifs et pour les bourses qu’elles attribuent.
Au fur et à mesure que le nombre de jeunes footballeurs s’accroît, celui des spectateurs qui assistent à des matchs professionnels augmente lui aussi. En 2022, les ligues masculines et féminines ont connu des records d’audience dans les stades, la ligue majeure attirant plus de 10 millions de spectateurs* et la ligue nationale féminine dépassant le million*.
« Le foot est en train de devenir une part intégrale de la culture dominante, ce qui n’était pas du tout le cas quand j’étais petit », déclare Lucas Richardson, se souvenant du moment où il a découvert le sport en 1994.