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Les régimes autoritaires continuent d’emprisonner les journalistes
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novembre 2, 2022

Authoritarian regimes continue jailing journalists

 

En septembre, la justice birmane a condamné une reporter TV à trois ans de prison et de travaux forcés. En octobre, quatre journalistes de l’agence de presse bélarussienne BelaPAN, aujourd’hui interdite, ont été condamnés à de longues peines de prison, dont une peine de 14 ans. Et récemment, les autorités russes ont arrêté 18 journalistes qui avaient couvert deux nuits de manifestations contre la guerre du président Vladimir Poutine en Ukraine.

Les gouvernements autoritaires « sont déterminés à contrôler et à gérer l’information, et ils sont de plus en plus effrontés dans leurs efforts à cet égard », a déclaré le directeur exécutif du Comité pour la protection des journalistes, Joel Simon, en décembre 2021, faisant état d’un nombre croissant de journalistes derrière les barreaux. « Emprisonner des journalistes pour avoir couvert l’actualité est la marque d’un régime autoritaire. »

Jusqu’à maintenant, en 2022, 216 journalistes et employés du secteur des médias ont été emprisonnés, indiquent des groupes de défense des droits. En 2021, ils étaient 294 à avoir été jetés en prison, soit un record pour la 6e année consécutive. L’organisation Reporters sans frontières classe le Bélarus, la Birmanie, la Chine, l’Iran, la Russie et la Syrie parmi les États les plus répressifs face à la presse en 2022.

À ce jour, au moins 526 journalistes se trouvent encore derrière les barreaux.

L’ONU a déclaré le 2 novembre Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes, en solidarité avec les professionnels des médias. Ce jour est également un rappel de l’importance de lutter contre les crimes et les menaces de violence à l’encontre des journalistes et de protéger la liberté d’expression.

Voici quelques journalistes récemment condamnés à des peines de prison ou détenus pour leurs reportages :

Htet Htet Khine a été condamnée en Birmanie à trois ans de prison avec travaux forcés*. Selon son avocat, l’affaire contre cette journaliste et ancienne pigiste de la BBC est « politique » et a été « traitée sans aucune preuve ».

Les autorités de la junte militaire birmane ont arrêté Htet Htet Khine en août 2021, six mois après s’être emparées du pouvoir par un coup d’État, ce qui a déclenché, à l’époque, de vastes manifestations. Mme Khine fait partie des plus de 120 journalistes arrêtés l’année qui a suivi le coup d’État en Birmanie.

Des journalistes de l’agence de presse BelaPAN ont été condamnés à plusieurs années de prison* le 6 octobre. Les condamnations prononcées à l’encontre d’Andreï Alyaksandrau, d’Iryna Zlobina, de Dzmitry Navazhylau et d’Iryna Leushyna s’inscrivent dans la continuité de la répression massive lancée par le régime de Loukachenko. Le régime s’en prend aux militants pro-démocratie, aux médias indépendants et aux simples citoyens bélarussiens depuis les grandes manifestations organisées dans tout le pays contre l’élection présidentielle frauduleuse du 9 août 2020.

18 journalistes couvrant des manifestations en Russie ont été arrêtés les 21 et 22 septembre par les autorités alors qu’elles réprimaient les mouvements de protestation survenus après l’annonce par Poutine d’une mobilisation partielle pour poursuivre sa guerre contre l’Ukraine. Depuis l’arrivée de Poutine au pouvoir, le Kremlin a fait arrêter des centaines de journalistes, dont 19 sont actuellement toujours en prison. Il en a également contraint des centaines à fuir le pays, et a qualifié plus de 180 organes de presse ou reporters d’« agents de l’étranger », les soumettant, ce faisant, au harcèlement et à des amendes.

Soutenir l’information indépendante

Les États-Unis financent Radio Free Europe/Radio Liberty et Radio Free Asia afin que ces deux organes de presse puissent diffuser des informations indépendantes dans les pays où la liberté de la presse est menacée. Les États-Unis s’emploient également à protéger les journalistes à travers le monde. Voici des exemples de mesures* prises par Washington :

  • 30 millions de dollars versés à l’International Fund for Public Interest Media pour soutenir les organes de presse manquant de moyens ou ceux qui opèrent dans des conditions instables ;
  • 5 millions de dollars pour améliorer la viabilité financière des médias indépendants ;
  • jusqu’à 9 millions de dollars pour le fonds mondial Defamation Defense Fund for Journalists afin de protéger la responsabilité civile des journalistes ciblés par des procès injustes ;
  • jusqu’à 3,5 millions de dollars pour une nouvelle plateforme de protection du journalisme, qui offrira une formation sur la sécurité physique et numérique aux professionnels des médias en situation dangereuse ainsi que de l’aide aux journalistes victimes de pressions.

« L’engagement des États-Unis en faveur de la liberté d’expression et de la liberté de la presse est inébranlable, et il l’est parce qu’elle constitue le fondement d’une démocratie saine », a déclaré le secrétaire d’État Antony Blinken* lors d’une table ronde consacrée à la liberté d’expression en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, le 19 septembre.

 

*en anglais